samedi 28 octobre 2006

Paul dans sa vie - réalisé par Rémi Mauger


Une fois n'est pas coutûme, parlons un peu cinéma, ou plutôt film documentaire. Ce film sorti en salles en mai 2006 n'est en effet pas une fiction mais la vie d'un paysan pur et dur qui vit en harmonie avec la nature. Le décalage avec notre vie moderne est si grand, en particulier pour ceux, comme moi, que sept années d'études ont transformé en citadin intellectuel coupé des savoir-faire de la terre nourricière et des rythmes de la nature, et qui s'est demandé un jour : "qu'est-ce qu'une vie simple?". Une bande annonce parlera du film mieux que moi :
http://www.commeaucinema.com/news.php3?nominfos=53986&Rub=BA
ainsi que l'article du Monde de Jean-Luc Douin que je recopie ci-dessous.
"Rémi Mauger, réalisateur à la télévision, né en Normandie : "Je connais Paul depuis mon enfance ici dans la Hague, quand tout le monde ou presque était paysan. Lorsque j'avais 20 ans, on me disait de profiter de lui, parce que des comme ça, je n'en verrais plus beaucoup." Paul Bedel : "Tu veux faire un film sur moi ? Tu vas te donner bien du mal. Les gens doivent nous trouver folkloriques. Mais moi, je ne suis pas dans le folklore, je suis dans ma vie."

Voilà le projet de Rémi Mauger. Tout est dit. Cet homme du cru, marqué comme tous les gens du coin par l'irruption d'une usine nucléaire dans sa lande natale, témoigne. Devenu cinéaste, il a vu comment l'usine a chamboulé la région. Il a vu son père, agriculteur, répondre comme beaucoup d'autres aux sirènes atomiques, changer de métier, de vie, de rythme. Et il a ressenti le besoin, à travers ce film documentaire, Paul dans sa vie, de signer cet hommage à ce paysan pur et dur, l'un des derniers à se sentir en harmonie avec son activité et son environnement.

Qui est Paul Bedel ? Un type qui a tout sacrifié pour poursuivre la tâche de son père, faire en sorte que ses mains "remplacent les siennes". C'est à pied qu'il tire sa carriole à foin, en tracteur qu'il se rend aux champs, en Mobylette qu'il va pêcher sur la plage, à marée basse, pour ramasser crabes, homards et bigorneaux. Cela fait des années et des années qu'il obéit aux saisons, sans voir passer le temps, sans avoir vu que le temps s'en va. Traire les vaches au pré, renifler l'odeur du lait qui n'est pas la même suivant le champ où la bête s'est repue, faire du beurre que ses soeurs vendent aux voisines, semer blé et avoine, faucher, récolter, réparer les machines, alterner petits bricolages et grosses corvées.

Paul suit l'heure solaire et lit le journal le lendemain de sa parution, quand l'un de ses frères le lui amène. Placide, il regarde le Salon de l'agriculture à la télévision : le folklore, il est là, dans cette rassurante image entretenue par l'imaginaire. On y parle de valeur ajoutée, de beurre au goût de noisette : "Tout a goût de noisette !", ironise-t-il, lui qui, au fil des ans, a dû s'habituer à voir les champs qui entouraient les siens désertés.

Paul a de l'humour : "Pour avoir un oeuf, il faut que je laboure, récolte du blé pour en nourrir ma poule. Tu parles d'un boulot !" Il a toujours voulu vivre "au plus près du naturel", il tient un journal intime depuis toujours, dans lequel il consigne ses faits et gestes, et le temps qu'il fait, le temps "qui n'est jamais perdu". Depuis toujours aussi, il est bedeau à l'église du village, le curé lui a confié mission d'apporter la communion aux personnes alitées. La première fois qu'il a donné l'hostie, c'était pour son père. Emotion.

Paul a les larmes aux yeux lorsqu'il parle de son père. Il dit aussi que ses vaches font partie de la famille depuis des générations, que chacune est le portrait craché de sa mère, et que ça lui fait quelque chose de vendre ses veaux avant de prendre sa retraite.

Paul est un innocent, un brave type, terriblement attachant, l'un de ces hommes sur lesquels des gens comme Rémi Mauger, disciple de Raymond Depardon, ont à coeur de faire un travail de mémoire. Paul dans sa vie est le prototype de beaux films sur l'héritage, la transmission, le patrimoine, que l'on devrait voir sur une télévision digne de ce nom.

N'accusons pas les programmateurs du service public : Paul dans sa vie a été diffusé sur quelques antennes régionales de France 3 dans une version de deux fois 52 minutes, et dans son entier au milieu de la nuit. Le portrait d'un type qui n'a pas vendu son âme ne peut pas passer en prime time.
Film documentaire français de Rémy Mauger (1 h 43.)

Jean-Luc Douin
Article paru dans l'édition du 03.05.06"

Autre article :
http://www.lahague.com/modele_decouverte.php?RubriqueID=3252

vendredi 27 octobre 2006

My Bloody Valentine - Only Shallow

Bon, ça date (1991) My Bloody Valentine (avec Kevin Shields dont je parlais au début de de ce blog à propos de Lost In Translation, vous suivez ?). Mais tout d'un coup, une petite envie et un ou deux clics... maintenant tout est si facilement accessible sur le web. Je me rappelle qu'à l'époque, j'aurais dépensé des millions (au moins !) pour accéder à tout ça. Guitares déchirées mais toujours bien ordonnées et voix éthérée.

vendredi 20 octobre 2006

william basinski

william basinski. the river

clear series
release 12.02
cdr048
order
< >
the river

The River is the culmination of william basinski's shortwavemusic experiments. it was recorded in real time in 1983 using tape loops and shortwave radio static. the loops were all culled from the airwaves, short bits of string melody taken from the muzak radiostation, slowed down and mixed live to cassette from two 50's norelco reel-to-reel decks with a random accompaniment of shifting shortwave radio static.
»growing up in the 70's, with a love for the lush sound of the Mellotron, but but not having the pocketbook to own one, I decided to try to create my own. I had heard that the sounds were recorded on tape loops, so I began recording small bits of lush strings from intros and interludes in muzak songs touse as my ›keys‹. the aspect of pulling all the sounds from the airwaves, to create something from nothing, fascinated me. with these elemental, organic loops that I had saved aside for The River, I was attempting to record ›the music of the spheres‹. the 90 minute length was decried by the length of the two sides of the cassette. the idea was to have a piece which could repeat endlessly creating an eternal, meditative womb of tranquility.«

2x compact disc

This is a highly anticipated release, as it brings more beautiful moments by the person who I believe has inherited the mantle of "king of ambient music". Dating 1983, "The river" is a double CD consisting of two long suites, both based upon the superimposition of long loops of found sounds and shortwaves. Like in the previous -wonderful- "Disintegration loops", Billy finds a simple way to bring the inner emotions out of us, still part of this cynical world. More than a river, I tend to link this sound with an image of myself watching a harbour immersed in the fog, standing far away and having few clues of what goes on - a boat call, a tidal wave, the quest for a communication that life itself makes more and more difficult to achieve. I love all the material but I must admit I have a slight preference for disc two, which in my opinion is a masterpiece for the years to come; try it in a low-key rainy day.

Massimo Ricci http://www.touchingextremes.org/
http://raster-noton.de/start.html

mardi 17 octobre 2006

Brian Eno - Music for Airports. An example of the expression of Stillness and Beauty in music

Brian Eno - Ambient 1 (Music for Airports)
Eno talking about what inspired him to make the album "Music for Airports". "Usually in airports they play music that says : "don't worry, you're not going to die". I wanted to make a music saying "well if you die it doesn't really matter". "I wanted to create a different feeling that you were sort of suspended in the universe and your life or death wasn't so important." "you were actually going to sit in space"


Cette interview est particulièrement "spirituelle" et instructive : la musique pointe vers la profondeur immensément calme à l'intérieur de chacun, tout en étant parfaitement adaptée techniquement à un endroit public comme les aéroports ainsi qu'à ce qu'ils peuvent suggérer : l'espace, la vie et la mort. Les commentaires en-dessous de la vidéo sur le site de Youtube sont aussi très justes :

"There is a sense of stillness in it that is so profound."
"a style of "music" that focuses on very little change and more on a relaxing continuum. I believe this type of music is in it's infancy."

Quelques extraits sur http://www.amazon.com/Ambient-Music-Airports-Brian-Eno/dp/B000003S2K
On peut écouter aussi un extrait de la musique en ouvrant une fenêtre avec le lien d'une vidéo de Youtube ci-dessous. En revanche, la vidéo de ce lien (qui montre du sport) ne me paraît pas du tout adéquate. Elle gâche complètement la profondeur de la musique. Mieux vaut l'écouter sans regarder la vidéo, avec un volume plus élevé, et sans image.
http://www.youtube.com/watch?v=RQ3b_s0f7lg&mode=related&search=

Termini Theremin 2 Sync Fix

La Thérémine est une invention assez incroyable mais qui n'a pas l'air d'être facile à apprivoiser musicalement.



Autre vidéos sur Theremin : http://www.youtube.com/results?search_query=theremin

dimanche 8 octobre 2006

Robin Guthrie habite en France !

Ah, j'oubliais : il n'y a pas si longtemps, je suis tombé sur le blog et la page myspace de Robin Guthrie (anciennement Cocteau Twins bien sûr). Quelle surprise de savoir qu'il habite en France ! J'ai une très haute estime de sa musique. On peut entendre ses derniers morceaux sur son site myspace : http://www.myspace.com/robinguthrie

Il possède aussi un humour et un sens aigu de l'auto-dérision, à lire dans son web journal : http://www.robinguthrie.net/
Il y raconte ses récentes apparitions à la Flèche d'Or, et un enregistrement à Radio France pour une "White Session", ainsi que ce qu'il a fait cet été.

"Things I've Done This Summer
The part that has nothing to do with music
Now what was I saying?. One minute I was diligently doing my weblog every couple of days and then I seem to have been somewhat distracted. I'll tell you a little secret that I discovered this summer. It's called the 'real world' and for those of you unfamiliar with the concept it involves doing stuff, well, outside. Very outside, like out of wi-fi range outside. Now that is very outside."

slowdive - shine et morningrise



mercredi 4 octobre 2006

Et un petit concert de TORTOISE (30 minutes)

a Live preformance of Tortoise the band
(Live at Werchter)
~setlist...

-Strech (you are all right)
-Ten Day Interval
-Swung From the Gutters
-The Lithium Shifts
-Crest
-Seneca